Vendredi 22/01, 15h30, amphi Ponge : les étudiants de K proposent un état du travail de leur réflexion sur l’obscène, nouvelle notion au programme du concours (durée env. 25 min.). L’atelier a été mené par Frédérique Loliée dans le cadre du partenariat avec la Comédie de Caen.
D’improbables conférenciers arrivent et s’installent. Dans le silence ils enchâinent les postures suggestives inspirées par Edouard Levé, « cela marche-t-il? » semblent-ils s’interroger. Mais qu’est-ce qui doit marcher? Au cours de l’étranger repas qui suit, les langues se délient: comment définir l’obscène? Est-ce affaire de corps, de sexe, de durée, d’exiibitionnisme, d’insistance, d’entrailles…?
Mine de rien, tout devient expérimentation de l’obscène et interrogation: jsuqu’à quel degré un pique-nique peut-il être sensuel? Un objet est-il obscène en lui-même ou suivant l’usage qu’on en fait, ou ce qu’on en dit? Entre deux caresses suggestives à une gourde, ils épuisent les termes obscènes, leurs traductions et leurs antonymes…. sans cesser leur questionnement.
Comme leur analyse, ils naviguent entre grotesque, angoisse et provocation, dans une conversation à sauts et gambades où les mots de Sade rencontrent les photographies d’Edouard Levé, où le roman de Houellebecq se frotte à l’évocation d’Angelica Lidell, Molière ou Jan Fabre. La conférence sollicite aussi le jugement du spectateur, interroge ses normes.
Et si l’obscène était la rencontre d’un oiseau mort et d’un roman de Sade lu par un conférencier à quatre pattes qui aurait un problème avec les animaux et qu’un autre tiendrait en laisse?
Textes de Michel Houellebecq, Sade, Rimbaud, Baudelaire, Diop, Colum Mac Cann, avec l’inspiration d’Edouard Levé.