Retours sur Rouge, noir et ignorant (atelier K)

Retours en images, en mots et en sons sur la sortie d’atelier des khâgneux à partir de Rouge, noir et ignorant, première des Pièces de guerre d’Edward Bond.

LE MONSTRE « Maintenant nous allons montrer des scènes de la vie que je n’ai pas vécue. Si ce qui arrive paraît tel que des êtres humains ne puissent pas permettre que de telles choses arrivent, c’est que vous n’avez pas lu les histoires de votre temps »

LA MERE « Autrefois il y a avait des survivants pour dire que soudainement le monde devint une planète de jouets. une énorme balle rouge gonfla dans le ciel. »

L’ACHETEUR « Ses opinions seront formées avant même qu’il sache sur quoi il doit avoir des opinions la vie pourrait-elle être plus libre de tout souci? »

LE FILS « Tous les jours on entend des appels à l’aide dans cette partie de la ville. Personne n’y répond. »

LE FILS « Père cette femme n’est rien pour toi Je suis ton fils, j’ai droit à ton aide ».

LA FEMME « Il n’est pas facile d’être juste dans un monde injuste ».

LE FILS « Vous direz que mon père est bon et que je suis mauvais. Non l’aumône qu’on paye aux chômeurs garantit seulement qu’ils sont tous obligés de continuer à chercher du travail. le gouvernement règne en créant deux classes de citoyens.Je suis du second choix: je n’ai pas de travail. Je ne peux pas me permettre de me comporter comme si j’étais du premier choix. »

LE FILS « J’aime l’armée. Quand on est soldat, tous les problèmes sont résolus par l’entraînement. Tuer ou être tué. Pas d’excuse pas d’explication. »

LA FEMME « Tant qu’on peut s’asseoir à une table c’est un jour ordinaire (…) SI on a pas appris à rester à table quand les meurtriers marchent dans les rues alors on sait pas comment nos voisins ont dû vivre pendant des années. »

LA FEMME « Oui tu es très élégant. prends ton fusil. »

LE FILS « Tu jacasses tout le temps sur le bien et le mal. faire ce qui est bien? ça rend autant service qu’un manteau à un crevé de cadavre. dans l’orage l’espace entre les gouttes de pluie n’empêche pas qu’on soit mouillé. Tu peux arrêter l’orage? »

LA FEMME « Qu’est-ce que tu veux qu’il fasse? Est-ce que tuer deviendrait plus humain s’il avait honte de le faire? »

LA FEMME « Est-ce souvent qu’on nous laisse vivre dans notre propre siècle? Je suis entrée dans ce siècle une fois ou deux. une fois ou deux j’ai mis mes mains dedans, c’était comme de farfouiller dans une étrange boîte les yeux bandés. »

LE FILS « Les jours anciens ne reviendront pas. Vous êtes fatigués des nouveaux (Tu peux tirer maintenant qu’ils sont calmes) »

LE FILS « Dans les rues le massacre a commencé. Un fil de nuage traîne dans le ciel. Reste assis un moment. Et puis va dans les ruines où sont les hommes. »

Atelier dirigé par Céline Ohrel, avec Charlotte Dubus-Hamel, Lloyd Boursier, Gabin Grignon et Mattis Vasseur-Rouchaud, en partenariat avec la Comédie de Caen – Centre Dramatique National de Normandie.