Pourquoi « études théâtrales » et pas « théâtre »?
Les études théâtrales correspondent à une formation universitaire qui associe la réflexion et les connaissances (historiques, esthétiques) avec la pratique, les techniques et la socio-économie du théâtre.
Cet enseignement n’est donc pas un atelier, ou une animation, mais bien un enseignement théorique et pratique qui conduit à des équivalences de titres universitaires et qui est une spécialité qui peut être choisir pour présenter le concours des Ecoles Normales Supérieures (Lyon et Ulm).
Du reste, c’est un enseignement particulier en classe préparatoire littéraire car comme d’autres options artistiques, il intègre la pratique théâtrale (interprétation, mise en scène, technique) et en fait le moyen et le but d’une partie de la formation.
Comment s’organise le cours ?
L’horaire normal est de quatre heures hebdomadaires, incluses dans l’emploi du temps sur des plages de travail ordinaire en après-midi. S’y ajoutent environ une dizaine d’heures de répétitions au second semestre et la fréquentation des lieux artistiques de Caen ou d’autres villes pour assister à des spectacles ou des répétitions (entre quinze et vingt spectacles par année), les analyser, participer à des stages, rencontrer les équipes.
Les quatre heures du cours ne sont pas régulièrement divisées entre cours théoriques et pratiques. En fonction des semaines, elles se partagent entre cours théorique et historique, analyse dramaturgique à la table ou au plateau, pratiques scénique (jeu, mise en scène, technique) et rencontres avec les acteurs socio-économiques du spectacle vivant. Régulièrement de sessions assez intensives de pratique ponctuent le travail au long cours sur les projets de création. Le volume pratique croît au fur et à mesure de l’avancée de l’année : les répétitions et travaux de scène en début d’année sont suivies par un projet semestriel qui est représenté en fin d’année étudiante; des petites formes s’échelonnent aussi au cours de l’année.
Un niveau de pratique théâtrale est-il requis intégrer l’option ?
Il n’y a pas de prérequis pour intégrer l’option, sauf la motivation, la curiosité et la capacité de travail. Bien entendu, tout.e lycéen.ne ayant suivi une spécialité ou une option théâtre, ou ayant pratiqué le théâtre dans d’autres cadres (conservatoire, club, atelier) trouveront dans l’option une continuité et un approfondissement précieux. L’effectif de l’option en hypokhâgne est souvent hétérogène en première année, et l’année et le travail collectif permettent progressivement l’échange et l’homogénéité.
Quels débouchés l’option et la spécialité favorisent-elles ?
L’option études théâtrales peut ouvrir des débouchés spécifiques : métiers de la culture dans leur variété notamment les professions artistiques (acteur, auteur…), techniques, l’administration ou la communication du spectacle vivant, la médiation culturelle. Cependant, les années de CPGE correspondent au début d’une formation, elles permettent de suivre ensuite des formations spécialisées en ce sens mais ne sont pas professionnalisantes, pas plus que le cycle universitaire correspondant (L1, L2, L3). La professionnalisation se construit ensuite.
Cet enseignement permet aussi une continuité avec les études théâtrales universitaires (souvent fléchés comme « arts du spectacle »), qui, dans de nombreuses universités françaises et européennes permettent de poursuivre des activités de recherche, d’enseignement et de formation.
En outre, au sein du cursus pluridisciplinaire de la classe préparatoire littéraire, cet enseignement n’impose pas de spécialisation et permet aux étudiants de le découvrir sans renoncer à une autre formation, et d’ajouter à leur cursus de formation des compétences et connaissances qu’ils pourront valoriser ensuite dans d’autres parcours : l’enseignement (lettres et langues vivantes), les sciences politiques (politiques culturelles), le journalisme, la traduction (traduction théâtrale, services culturels).
L’option est-elle une formation pour devenir acteur.trice ?
L’option et la spécialité ne constitue pas des formations diplômantes pour le métier d’acteur.trice (ou d’auteur.trice ou de metteur.e en scène). Cela concerne davantage les formations ultérieures (Conservatoire, master professionnel, Ecoles nationales). Néanmoins, cet enseignement constitue un socle solide pour entamer un tel cursus, procure une culture, un esprit d’analyse, des compétences dramaturgiques et scéniques qui permettent d’accéder à ces formations. A la fin de chaque année, des étudiants de l’option ou de la spécialité poursuivent lune formation professionnelle en ce sens et parviennent à intégrer des conservatoires, des cycles professionnels, des formations universitaires à la mise en scène voire plus rarement des écoles nationales (ils passent ces concours quelques années après la prépa, en ayant enchaîné par des formations professionnelles dans l’intervalle).
Quelles compétences sont travaillées ?
Les étudiants acquièrent une maîtrise des formes et des enjeux du théâtre qui s’appuie sur des connaissances historiques des formes théâtrales (œuvres, conditions de représentation, réception, mouvements artistiques), une réflexion esthétique à partir des grandes pensées du théâtre (d’Aristote à aux créateurs contemporains), des compétences de dramaturgie (capacité à lire un texte de théâtre pour en construire la représentation) comme d’analyse de spectacles (reconstruire les ambitions d’un projet, en mesurer la réalisation, en effectuer une interprétation, une appréciation ou une présentation, maîtriser l’écriture critique), des repères dans la pratique des formes de jeu et de mise en scène, mais aussi des notions concrètes et les bases techniques de la scénographie, des lumières et d’autres techniques, enfin des connaissances sur la socio-économie du théâtre pour comprendre le fonctionnement du spectacle vivant.
Quel est le profil souhaité ?
Il n’y a pas de profil particulier davantage une question de goût, de motivation, de curiosité; mais la passion est aussi bienvenue ! Les étudiants souhaitant intégrer l’option sont voués à lire beaucoup, à prendre plaisir à assister à des spectacles, à réfléchir, et à découvrir. Ils apprécieront le passage de la théorie à la pratique et inversement. Ils cultiveront le souci d’une culture littéraire, pluridisciplinaire avec le désir de la rendre concrète, pratique sur le plateau, l’envie de créer. L’envie toujours de découvrir, de pratiquer, de regarder, de faire des tentatives, de faire et de refaire, bref de cultiver un art exigeant mais joyeux.