(Source Le Monde/ Fabienne Darge) Cette figure tutélaire du théâtre français est morte le 5 novembre à Mallemort (Bouches-du-Rhône), à l’âge de 78 ans.
On le voit encore, le regard vif, la moustache frémissante de combats à venir, tellement vivant. Le metteur en scène Jean-Pierre Vincent est mort, dans la nuit du mercredi 4 au jeudi 5 novembre, à 78 ans, dans sa maison de Mallemort (Bouches-du-Rhône), des séquelles du coronavirus, contracté au printemps et à la suite duquel il avait eu plusieurs AVC. Il était né le 26 août 1942, à Juvisy-sur-Orge (Essonne).
Avec lui, le théâtre perd une figure tutélaire : Jean-Pierre Vincent n’a pas seulement signé une centaine de spectacles et dirigé successivement le Théâtre national de Strasbourg (TNS), la Comédie-Française et les Amandiers, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Il a aussi été un pédagogue exceptionnel, et le « père » de théâtre de nombre de talents, qu’il s’agisse de Denis Podalydès, de Stanislas Nordey, d’Emmanuelle Béart, de Pascal Rambert et de bien d’autres. Il était toujours le premier à monter au front pour défendre le modèle du théâtre public à la française, qu’il estimait aujourd’hui menacé, et le rôle fondamental qu’il joue dans une société démocratique.